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NOTRE FOI EST-ELLE UNE HABITUDE, UN ACQUIS, UNE TRADITION OU UNE JOYEUSE BONNE NOUVELLE ?

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Saint Jean Baptiste dans le désert

 

Nous abordons ce deuxième dimanche de l’Avent la tête encore pleine des belles célébrations que nous avons vécues dimanche dernier. Je vous propose, après une semaine où nous avons relu l’événement à travers photos, reportages, interviews, de nous interroger sur le sens que peuvent prendre ces célébrations dans notre démarche du temps de l’Avent. Ce temps où l’Eglise s’habille du manteau prophétique d’Isaïe et de Jean Baptiste, ce temps où elle se rappelle  ses racines pour les conforter.

 

Au cours de cette semaine, j’ai eu l’occasion de traverser une bonne partie de la France en train. J’y ai vu des villages de toutes tailles avec des toits de tuiles, d’ardoises ou de lauses mais j’ai toujours pu repérer, bien en vue au milieu de chacun, le clocher de l’église. Nos aïeux  ont donné de leur peine et de leurs moyens pour construire ces édifices comme des points de ralliements repérables de loin. Même si aujourd’hui ces églises ne sont plus paroisses mais part de grandes unités pastorales, elles restent signes que notre histoire, notre culture, sont attachées au christianisme. A Martigues, nous sommes fiers de nos trois clochers du centre-ville et dimanche dernier nous avons célébré la consécration d’un nouvel autel dans l’église qui est dans le cœur historique de la ville. Sur cet autel nous ferons mémoire du sacrifice du Christ pour notre humanité. C’est un autel autour duquel nous nous rassemblerons pour recevoir le pain et le vin de la vie.

 

Ce même dimanche, nous avons aussi posé et béni la première pierre de la maison Saint François, une maison que nous allons bâtir pour rassembler : rassembler nos activités bien évidemment mais aussi  rassembler en  un lieu d’accueil convivial, d’échanges et de parole  tous les habitants de notre ville qui souhaitent s’approcher de notre communauté, prendre part à nos activités, recevoir les sacrements de l’Eglise. Un lieu aussi où le sans-abri pourra trouver un peu de réconfort et un équipement qui lui permette de garder sa dignité.

 

Il ne faut pas que ces grands événements nous fassent oublier  la célébration de la confirmation de 12 jeunes le samedi soir : ils sont venus recevoir « l’Esprit saint, l’huile d’allégresse » comme disait Cyrille de Jérusalem dans sa catéchèse mystagogique. Ils ont fait l’expérience de la joie profonde que rien ne pourra leur ravir, qu’ils porteront en eux sans que cela ne soit ni poids, ni contrainte mais un don qui  pourra les soutenir et les guider dans  leur vie de chaque jour, pour leur bien, pour le bien de ceux  qui les entourent.

 

Notre temps de l’Avent, ancré sur ces cérémonies fondatrices, peut se développer comme une période de renouveau, de départ sur une nouvelle route en compagnie du Christ. Le prophète Isaïe, dans un des plus beaux passages de son livre, nous ouvre à cette action. Dieu est notre roi, il est puissant et fort mais il est aussi notre berger, doux et attentif à chacun, il nous aime et nous console. Il nous demande de préparer la route pour accueillir son Fils, préparation qui consiste à aplanir, à combler, à redresser, à abaisser ce qui est trop haut pour nous et tous nos frères. Cette force et cette joie qui sont en nous se régénèrent par l’écoute de la Parole et de l’Esprit, « écoute que dira le Seigneur » dit notre psaume.  

 

Alors que nous désespérons un peu en écoutant les nouvelles du monde, ce psaume 84 nous dit : « la paix habitera notre terre ». Cette  promesse de paix est  don de Dieu qui prend chair à Noël et Dieu tient toujours ses promesses.

 

Mais nous aussi, comme la communauté de Pierre, nous trouvons que le temps de ce retour est bien long. Contrairement à nous, Dieu est patient, il nous aime tous et chacun, il nous veut tous « nets et irréprochables dans la paix ». Dieu est comme le soleil qui porte dans ses rayons la guérison.

 

Aujourd’hui, nous accueillons des jeunes couples qui sont en chemin vers le mariage, ils ont demandé à Dieu et à l’Eglise que leur amour devienne sacrement.

 

Nous les invitons à accueillir avec nous le commencement de l’Evangile de  Marc qui nous annonce un commencement, un départ en compagnie de la Bonne Nouvelle, la venue de Jésus Christ, Fils de Dieu. Un appel à se faire disciple.    

 

Marc nous invite en ce jour à revenir au commencement de la bonne nouvelle de Jésus Christ, Fils de Dieu. Ce nouveau départ n’est pas la recherche d’un Jésus arrivé sur terre comme une météorite, mais d’un messie annoncé par l’Ecriture et attendu  par un peuple qui se préparait à sa venue.

 

La figure de Jean Baptiste nous est proposée dans l’Evangile. Cet enfant unique d’un couple âgé du haut clergé de Jérusalem, décide de se retirer au désert d’où il appelle son peuple à la conversion. Cet appel est pour nous aujourd’hui, il nous invite à nous poser une question fondamentale : ma foi est-elle une habitude, un acquis, une tradition ou une joyeuse bonne nouvelle ?

 

Pierre Laurent

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