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NOUS CONSTRUISONS L'EGLISE DE DIEU A MARTIGUES

  • PAROISSE DE MARTIGUES
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 « L'avarice » Matthias Stomer (1600-après1652)
Chambéry, musée des Beaux-Arts

 

La parabole du gérant malhonnête nous trouble : le trompeur est loué pour son habilité, mais la tromperie n’est pas condamnée explicitement, aussi semble-t-elle autorisée par la par le maître. Un gérant gagne sa vie en prenant sur la gestion même des biens, sur les remboursements des prêts.

 

Dans cette parabole, le gérant est dénoncé car il abuse certainement des biens de son maître pour gagner plus d’argent, et les clients s’en plaignent. Le maître lui retire donc sa gérance. Celui-là, pour préparer la suite, abuse encore des biens de son maître. Il fait écrire aux débiteurs une somme moindre que celle qu’ils doivent au maître. Du coup, le gérant les met de son côté, et compte sur eux pour l’accueillir par la suite dans leurs demeures.

 

Pour une fois, l’Evangile ne nous dit pas de quitter tous nos biens, mais nous interpelle sur l’utilisation de notre argent. Tout comme ce gérant malhonnête se fait des amis avec un argent qui n’est pas le sien, Jésus nous appelle à nous faire des amis avec l’argent. Ceux-ci nous recevront dans les tentes éternelles, lors de notre passage de la mort, au moment où l’argent ne nous sera plus utile. L’argent n’est qu’un moyen, pour vivre bien sûr - il nous faut bien « gagner notre vie » -, et aussi pour « gagner notre vie éternelle » - « que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme ? » -.

 

Il y a dix jours, nous étions, prêtres et diacres, chez les dominicaines à Saint-Maximin. Elles viennent de construire un nouveau monastère. Nous avons rencontré la prieure, et lui avons demandé un conseil pour nous qui allons construire un nouveau bâtiment sur la paroisse.  Elle nous dit simplement que le nouveau bâtiment n’a pas d’autre fin que de construire une communauté. C’est la raison du bâtiment qui prime. Aussi, il s’agit de prier et s’abandonner à la Providence divine. Les religieuses elles-mêmes, se sont battues pendant la construction avec les modifications inhérentes à tout chantier, mais la Providence est là dans ces changements mêmes. Il s’agit de laisser une part à Dieu, dans la construction. Un verset de psaume dit bien cela : « si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain. » (Psaume 126, 1) Celui qui bâtit est le Seigneur, nous sommes simplement au travail du Seigneur.

 

Construire ce bâtiment a pour but de construire la communauté paroissiale, de vivre et annoncer ensemble l’Evangile à Martigues, d’en faire un lieu hospitalier pour les enfants, les jeunes, les familles, et toute personne. Ce n’est pas mon œuvre, comme curé, mais celle de Dieu. Ce n’est pas notre œuvre, comme paroisse, mais celle de Dieu. Je ne suis qu’un intendant appelé à gérer les biens de la paroisse pour la construction du Royaume. St Paul le dit : « nous sommes les serviteurs du Christ et les intendants des mystères de Dieu. Et ce que l'on demande aux intendants, c'est en somme de mériter confiance. » (1 Co 4, 1-2)

 

En conséquence de cela la souscription elle-même est l’occasion de rejoindre les habitants de la ville de Martigues. Que la souscription elle-même soit une annonce de l’Evangile, de ce qui se passe sur la paroisse… Nous sommes persuadés que bien des personnes seront heureuses de savoir que la paroisse catholique est vivante, ici, à Martigues, et d’adhérer et de participer à ce projet.

 

Jésus dit aussi : « Faîtes-vous des amis avec l’argent trompeur ». On ne peut réaliser ce projet sans penser aux plus pauvres, en cours de souscription, pendant la construction, après la construction.

 

En cours de souscription, nous penserons à la paroisse de Mampatim et participerons à la construction de son église, qui pour la même surface que notre bâtiment, est estimé à 35.000€.

 

Dans notre façon de construire, en appelant les entreprises qui seront sélectionnées à avoir une part sociale : par exemple l’insertion d’une ou deux personnes par un emploi d’avenir.

Après la construction en habitant ce lieu, en le faisant notre, pour en faire un lieu hospitalier.

 

Tout cela a, en apparence, peu de lien avec le baptême d’Héloïse qui va suivre. Mais, « si vous n’avez pas été digne de confiance avec l’Argent trompeur, qui vous confiera le bien véritable ? » dit Jésus.

 

Le bien véritable est l’Esprit Saint qui fait de nous des fils, des héritiers de Dieu, des cohéritiers avec le Christ.

 

En baptisant Héloïse, nous construisons l’Eglise de Dieu.

 

Benoît Delabre

 

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