OUI OU NON - QUE PENSEZ-VOUS DE CECI ?
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Il est toujours agréable de situer dans le temps et dans l’espace le passage d’Evangile que nous venons d’entendre.
Jésus vient d’arriver à Jérusalem accueilli par la foule :Hosanna au fils de David !
Il accède au temple ou il commence par expulser tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; Ma maison sera appelée une maison de prière .Mais vous vous en faites un repaire de brigands. Il renverse les comptoirs des changeurs et les sièges des marchands de colombes. Il devait y avoir de l’ambiance dans un climat tendu.
C’est là, dans le temple où il enseigne, que ses adversaires : chefs des prêtres et anciens du peuple, viennent le harceler de questions ceux-là même qui se sont indignés des acclamations de la foule, au jour des rameaux ;
Par quelle autorité fais-tu cela et qui t’a donné cette autorité ?
Mais Jésus refuse de leur répondre tant qu’eux-mêmes se déroberont à sa propre question :
Le Baptême de Jean le baptiste, d’où vient-il du ciel où des hommes ?
Et c’est ainsi dans ce contexte de polémique, tendu, contestataire que Jésus raconte la parabole des deux fils.
Le récit en question est d’une extrême sobriété. Aussi sobre que possible, il omet tout détail qui risquerait de distraire l’attention de l’essentiel. Cette sobriété met en relief: le contraste entre les deux fils !
Contraste dans leur conduite initiale d’abord :
A l’attitude grossière du premier, qui se contente de dire : Je ne veux pas, le narrateur oppose l’attitude extrêmement respectueuse du second qui répond simplement : Oui, Seigneur !
Ce contraste devient encore plus net, surtout dans leur comportement final : alors que le premier, malgré son refus du début se rend tout de même à la vigne. Le second, après avoir acquiescé, n’en fait rien.
Dans l’attitude qui oppose les deux fils, l’accent de la parabole évangélique se porte manifestement sur le second : celui qui dit OUI mais ne va pas à la vigne. Ainsi la conduite du premier doit donner plus de relief à la culpabilité du second.
C’est ainsi, que Jésus se tournant vers les chefs des prêtres et les anciens du peuple les interpelle : Lequel des deux a fait la volonté du Père ?
Ses adversaires n’ont-ils pas d’autre choix que de lui répondre : Le premier !
La véritable obéissance ne consiste pas en de belles paroles, mais dans l’accomplissement effectif de ce que Dieu demande.
Quelle n’est pas la stupeur des grands prêtres et des anciens, quand Jésus, passant à l’application pour leur faire découvrir que c’est eux-mêmes qu’ils viennent de juger et de condamner, leur déclare tout de go : Amen je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu.
Par cette affirmation Jésus n’accordait pas une priorité théorique à tous les publicains, à toutes les prostituées ! Il constatait le fait que parmi les auditeurs les publicains, les prostituées étaient les premières personnes à croire en lui et à se convertir.
Nous pouvons buter sur cette affirmation. Est-ce que nous réalisons qu’en réagissant comme les pharisiens nous ne réalisons pas que Jésus nous dédie aussi cette parabole des deux fils ?
Ces deux garçons reçoivent la même invitation. Ce détail est capital : quelles que soient notre situation et notre vie, Dieu nous fait le même appel fondamental et la même offre. Les différences entre nous peuvent nous paraître grandes, mais elles sont très superficielles par rapport à notre choix profond : dire OUI ou dire NON à Jésus-Christ.
Comment expliquer une réaction si différente ?
Tout est dans le : s’étant repenti. Pour dire OUI à Dieu il faut commencer par voir qu’on est train de lui dire NON ce n’est pas facile de s’avouer cela.
Jésus dénonçait l’hypocrisie de la société dans laquelle il vivait où l’on parlait souvent de justice, de liberté, de paix pour masquer les égoïsmes collectifs, les entreprises de domination, les rêves de prestige.
Et la nôtre de Société ? Où en est-elle ? Est-elle si différente ?
Peut-être, faut-il s’apercevoir que nous disons NON d’abord, et qu’il faut changer d’esprit dans notre vie de tous les jours.
Car l’appel du Christ toujours nous étonnera et nous dérangera
En cette année Saint Paul, nous pouvons comprendre sa manière d’être à l’éclairage du passage d’Evangile de ce jour.
Quand je dis OUI, je dis OUI affirme-t-il parce que je suis l’apôtre de Celui qui n’a été que OUI .
Cette histoire des deux fils, est-elle seulement d’il y a vingt siècles ?
Ne serait-elle pas la nôtre aujourd’hui ?
Inutile de se leurrer, nous ne sommes ni parfaitement fidèles, ni parfaitement loyaux.
Il ne s’agit pas de se culpabiliser. Mais bien d’y réfléchir et là est le premier pas vers la conversion.
Le contraire du OUI ? Ce n’est pas la girouette, ni le net refus, c’est plus souvent le repli, notre démission silencieuse, terriblement décourageante pour celles et ceux qui croyaient pouvoir compter sur nous et qui peu à peu n’osent rien nous demander.
Prononcer un OUI solide et mis en pratique ne se conquiert pas facilement, surtout si la vie a refroidi beaucoup de nos OUI.
Sans cesse nous avons à ratifier notre OUI à le redire, à le réaliser. Ce n’est jamais pareil car nous changeons et le monde change.
Nouveauté permanente de l’Evangile, de la Foi, de la relation à Dieu, de la relation à notre prochain.