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QUI EST MON PROCHAIN ?

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 Le Bon Samaritain - José Tapiro Baro    (1836-1913)

 

Lors de son homélie de dimanche dernier le père Benoit avait particulièrement mis en avant la phrase de Jésus aux 72 disciples « réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux ».

 

Aujourd’hui, nous poursuivons, dans l’Evangile de Luc, cette longue montée de Jésus vers Jérusalem et  nos textes nous ouvrent des pistes de réflexion pour approfondir ce que signifie avoir son nom inscrit dans les cieux.

 

C’est un docteur de la loi qui va nous servir de porte-parole « que dois-faire pour avoir part à la vie éternelle ? » ; cette question est posée, nous dit-on, pour  mettre Jésus dans l’embarras. Mais Jésus renvoie son interlocuteur  à la loi, lui le spécialiste de la loi.  « Qui a-t-il d’écrit, que lis-tu ? », la réponse fuse spontanément « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit (Dt), et ton prochain comme toi-même (Lv) » : un sans-faute et Jésus le confirme mais en y apportant une précision de taille, « Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie », il ne s’agit plus de dire mais de faire

 

Renversement de situation, c’est maintenant le docteur de la loi qui est dans l’embarras, il a compris que si l’on entre dans le domaine du faire, la tâche est immense et s’inscrit dans l’immédiat de sa deuxième affirmation, « aimer son prochain » (cf 1Jn). Il tente alors de  limiter cet engagement en questionnant Jésus « qui est mon prochain ? », en s’appuyant sur  le texte du Lv 19,18 auquel il se réfère   « Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même.  » Mon prochain se limiterait-il aux fils de mon peuple ? Mais la réponse de Jésus est sans ambiguïté, mon prochain est celui qui se trouve proche de moi, y compris par l’effet d’un pur hasard comme avoir été agressé par des bandits dans le désert du « Wadi Kelt » qui rejoint Jérusalem à Jéricho.

 

Nous sommes en droit d’être choqués par l’attitude du prêtre et du lévite qui ne répondent même pas à la loi républicaine que nous connaissons tous «   porter assistance à toutes  personnes en danger ». Mais Jésus, dans sa parabole, nous amène beaucoup plus loin, il ne s’agit pas de secourir son frère parce que la loi me dit de le faire, il s’agit de se laisser toucher, « d’ouvrir ses entrailles », de se faire le prochain de la personne rencontrée et à partir de là de la mettre à sa place sur sa monture, de la mettre à l’abri à l’auberge, d’assurer ses soins  et de promettre de revenir la voir.

 

Ainsi Mère Téresa de Calcutta, religieuse de notre Dame de Lorette,  professeur de son état, se laisse convertir  à la vue d’un mourant couvert de vermine dans un ruisseau de Calcutta et à la suite de cela développe « les missionnaires de la charité » pour venir en aide aux plus démunis et aux mourants.

 

La parabole du bon Samaritain (la traduction de samaritain est gardien) peut aussi se retrouver dans ce que disait Moïse à des croyants, sans doute un peu découragés, et c’est à vous qu’il adresse cette parole, vous malades qui êtes déçus de ne pouvoir vous rendre à Lourdes pour prier le Père, le Fils et l’Esprit par l’intercession de Marie, « écoutez la voix du Seigneur, elle n’est pas en dehors de votre portée, ni dans les cieux, ni dans les mers, elle est dans votre bouche et dans votre cœur pour que vous la mettiez en pratique ».

 

Oui le chemin de Jésus et  de son Evangile n’est pas toujours facile mais nous devons nous laisser enseigner par cette Parole « qui rend sages les simples, qui clarifie le regard » comme dit notre psaume.

 

Un exemple, on devrait plutôt dire l’exemple, Saint Paul, depuis la route de Damas  jusqu’à sa mort il a cherché sans relâche à se faire Christ en Christ pour tous. Dans ce crédo primitif du passage de la lettre aux Colossiens,  nous pouvons puiser ce souffle qui doit nous transporter, nous donner force et courage. Jésus, nous dit Paul, est l’image du Dieu invisible or à la première création, Dieu a fait l’homme à son image et sa ressemblance, la vocation de l’homme c’est d’être à l’image de Dieu dont Le Christ fait homme et le modèle parfait.

 

En nous approchant du Christ, nous contemplons l’homme tel que Dieu l'a voulu.

 

« Ecce homo » voici l’homme a dit Pilate en présentant Jésus à la foule qui voulait le condamner, il a annoncé malgré lui une pleine vérité.

 

Pierre Laurent

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