MEDITATION SUR L'ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE : SERVICE - ACCEPTATION - MEDITATION - EFFACEMENT - JOIE DE CROIRE - APPEL
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Statue de la Vierge Marie à l'église de La Madeleine (photo : Henriette Bernex)
ASSOMPTION 2013
Chaque année, le 15 Août, constitue pour les chrétiennes, les chrétiens, que nous sommes, un point culminant de la saison estivale pour l’expression de notre Foi.
De la plus petite chapelle au plus grand sanctuaire marial, nous célébrons l’ASSOMPTION de la VIERGE MARIE, c’est-à-dire qu’elle participe déjà, sans attendre la fin des temps, à la Résurrection de son Fils, Jésus-Christ.
Le Pape PIE XII, en 1950, a levé toute ambiguïté sur ce point majeur définissant ainsi la Foi de l’Eglise relative à l’Assomption de la Sainte Vierge, sur la place St Pierre à Rome : ‘ Au terme de sa vie terrestre, l’Immaculée Mère de Dieu a été élevée en son corps et en son âme à la gloire du ciel ‘.
Les Pères Conciliaires de Vatican II affirment au sujet de la Sainte Vierge : ‘ l’Incarnation fût précédée par une acceptation de la part de cette Mère prédestinée, ce qui est vrai à un titre exceptionnel de la Mère de Jésus qui donna au monde la vie, la vie même qui renouvelle tout, et fut pourvue par Dieu de dons à la mesure d’une si grande tâche ‘ Fin de citation.
Le Pape Benoît XVI déclare : ‘Les Pères de l’Eglise ont toujours vu en Marie la figure de l’Eglise, la figure de l’homme croyant qui ne peut arriver à la réalisation plénière de lui-même que par le don de l’Amour‘.
Ce don de l’Amour que les théologiens appellent la Grâce.
Cependant, revenons au passage d’Evangile selon Saint Luc de ce jour.
La simplicité et la vivacité du récit inviteraient facilement à percevoir seulement les sentiments qui pouvaient habiter Marie et Elisabeth. Ce serait rester à la surface des choses au lieu de reconnaître ici avec l’Evangéliste, l’événement décisif de l’Histoire qui vient mettre un terme la longue attente du Messie.
Résumant l’attente, longtemps stérile, de l’Ancien Testament, Elisabeth reconnaît et accueille dans la foi l’accomplissement des promesses.
Bien que Mère du Christ, la Sainte Vierge reste ce qu’elle a toujours été, c’est-à-dire une humble servante. D’ailleurs, elle-même ainsi au début du ‘ Magnificat ‘ : ‘ Il s’est penché sur son humble servante ‘.
Cette condition de vie ne l’a pas empêché de tenir un rôle très important, je dirais même vital, au sein de l’Eglise.
Avec Saint Luc, Marie entre en pleine lumière ; c’est elle qui aux origines de l’Evangile tient la première place, avec, il est vrai, une véritable personnalité.
Au moment de l’Annonciation, ‘Le réjouis-toi‘ de l’Ange n’est pas une salutation usuelle, il évoque les promesses de la venue du Seigneur. Marie accepte et rend ainsi possible son accomplissement.
Ainsi, durant toute sa vie, si intimement liée à celle de son Fils, Jésus-Christ, elle est présente dans les réalités humaines :
Nous la voyons dans la Crèche, mettant au monde le Sauveur :
‘Elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditait dans son cœur‘
Mère soucieuse et inquiète, elle trouve Jésus, encore enfant, au milieu des docteurs de la Loi :
‘Mon enfant pourquoi m’as-tu fait cela‘
Lorsque Jésus débute sa vie publique à Cana, il dit à sa Mère :
‘Femme, laisse-moi faire !‘
Désormais pour le temps de sa vie sur terre, la Mère s’efface derrière son Fils.
Ce dépouillement s’achève au pied de la croix.
Au calvaire, s’accomplit sa maternité, comme le montre Saint Jean en une scène où chaque trait est significatif.
Marie est debout au pied de la croix, avec Marie-Madeleine et Jean.
Jésus, s’adressant à Marie, désigne Jean : ‘Voici ton Fils‘, ainsi il l’appelle à une maternité nouvelle, qui va être désormais son rôle dans le Peuple de Dieu.
Jésus est le Don donné, Marie le Don accueilli.
A cette évocation très rapide et très incomplète, nous pouvons puiser quelques sources de méditations et d’exemples, dont notre vie a bien des raisons de s’inspirer :
Service - Acceptation - Méditation - Effacement - Joie de croire - Appel.
Chacune et chacun d’entre nous n’a pas besoin de réaliser des prouesses extraordinaires, pour vivre en vérité ‘dans la mouvance et la lumière du Christ'.
Grande, dans l’immensité de ses horizons, Marie nous arrache à ce qu’on appelle ‘le narcissisme', une manière de tout ramener à soi-même.
Notre vie a sa propre valeur, nous faisons partie d’un Peuple de Croyants, d’une Histoire Sainte. Toutes les générations, d’âge en âge, c’est l’avenir du monde à partir de Jésus.
Marie nous apprend à lire l’Histoire et à admirer l’Eternel dans l’Histoire.
Elle nous entraîne, à sa manière, plus loin que l’admiration, jusqu’à l’amour.