90 ANS !
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90 ans !
C'est la dernière fois que je m'adresse à vous si solennellement ; car dans dix ans, nous serons moins jeunes ! Je profite de cette dernière fois pour vous dire quelque chose de très important.
Je commence : le matin au petit déjeuner, pas de télé, pas de radio ; près de la fenêtre, je suis assis sur ma planète qui tourne du côté du soleil. Voici la 1ère lueur, qui devient dorée ; le soleil se lève. Viens mon soleil levant, viens ma lumière. J'éprouve ce qu'éprouvait le pharaon Toutankhamon quand il disait les mêmes paroles. Il ne parlait pas français ! Le nom du soleil était rê (r^e) ; je n'ai pas l'accent pharaonique !
Où je veux en venir ?
La bonne nouvelle que je veux proclamer approche.
Notre planète est sortie du soleil, il y a quelques milliards d'années ; elle demeure brûlante ; il suffit d'aller sur l'Etna en Sicile ; nous marchons sur des laves très chaudes, et quand le volcan s'est réveillé en 1693, le tremblement de terre a complètement détruit la ville de Catane, ville de 300.000 habitants.
J'approche de cet événement très grave que je veux annoncer.
Notre planète tourne autour du soleil sur son axe nord sud, et s'en approche, attirée par la force centrifuge du soleil. Quand le temps sera venu elle plongera dans le feu de sa naissance ; ce sera la fin du monde.
Je ne voudrais pas être là ! ! Justement je serai là !! Nous serons tous là, c'est ce que je vous annonce.
La fin du monde, c'est le retour du Christ. Il vient rassembler toute l'humanité ; il va brûler tout le mal du monde et en chacun de nous. Il sauvera tout ce qui est bon ; et il y a beaucoup de bon en chacun de nous, tout ce que, même sans y penser, nous accomplissons dans le sens de Jésus.
La merveilleuse aventure de la vie, et de la vie humaine ne se termine pas dans le néant. Quel échec se serait pour la nature ! Si les grands musiciens, Mozart, Beethoven ; les grands peintres, Renoir, Van Gogh ; les sculpteurs ; le roi David ; François d'Assise, l'abbé Pierre, tombaient dans le néant ; ce monde a une destinée, et chacune de nos vies a un sens.
Où j'ai trouvé cela ?? Dans la vie de Jésus, ce personnage de l'histoire, connu pour avoir été crucifié ; il proclame dans l'évangile qu'il viendra tout rassembler, disant :
« Venez les bénis de mon Père ! J'avais faim, j'étais étranger, j'étais malade, en prison ; les petits ce sont mes frères ! »
Seriez-vous déçus par ma bonne nouvelle ? – qu’attendiez-vous ? du mesurable, du pesable, un trésor ? de l’or ?
J’ai choisi d’accepter cette bonne nouvelle.
Ma raison est bien d’accord, c’est tellement plus cohérent que le néant. Ce Jésus de l’histoire, je l’ai cherché ; je l’ai rencontré aussi, par mon expérience spirituelle et, chez mes amis, les athées comme chez les croyants ; il y a en chacun de nous quelque chose, quelqu'un, de plus grand que nous.
Les chrétiens le savent…. Théoriquement : "Jésus Christ est assis à la droite de Dieu, d’où il viendra juger les vivants et les morts" Mais beaucoup, même des chrétiens, pensent que chacun disparaît quand plus personne n'en garde le souvenir. Ou, même défaut, la fin du monde c'est trop loin, ça nous intéresse pas !
Au contraire, pour moi, comme pour de nombreux chrétiens, c’est devenu, certitude, joyeuse !
La fin du monde, c'est la coupure pour un nouveau départ.
Le retour du Christ venant nous rassembler, je voulais le dire.
C'est risqué d'annoncer Jésus Christ à des athées, des agnostiques ; mais beaucoup d'entre vous sont militants, donnent leur vie pour les victimes des injustices ; ils disent parfois que nous ressemblons à Jésus, je le pense moi aussi. Alors j'ai osé vous le dire.
Et aussi aux chrétiens qui se dévouent pour faire exister la paroisse et la communauté chrétienne.
Dans l’évangile d’aujourd’hui le jeune homme demande à Jésus "que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?" Ensuite…. posant son regard sur lui, Jésus se mit à l’aimer.
La dernière venue de Jésus pour nous communiquer sa vie éternelle, il fallait que je le dise, et certainement plusieurs d’entre vous accueillent cette bonne nouvelle avec joie.
Je vous l’ai dit ; je suis content de vous l'avoir dit.
Amitié à tous !
Père Louis Droz
Apocalypse, chapitre 8 : « Et le deuxième Ange sonna… Alors une énorme masse embrasée… fut projetée dans la mer ». Enluminure néerlandaise du XV siècle.
(La Croix 16/10/2012)
